La collection de momies animales | Égypte

Exposition Espèces, la maille du vivant
Au mois de janvier, l’exposition Espèces, la maille du vivant a fermé ses portes pour refaire une beauté à la grande vitrine des momies animales. C’est l’occasion de se pencher sur cette collection, un ensemble rare et unique dans le monde des musées. On vous en dit plus dans cet article !

L’histoire de la collection

La collection recense près de 2 500 momies animales sur une période d’environ deux millénaires, allant du 15e siècle av. J.-C. aux premiers siècles de notre ère. Louis Lortet, directeur du muséum d'histoire naturelle de Lyon (1870-1909), avec l’aide de Claude Gaillard, Victor Loret, Ernest Chantre et Gaston Maspero, œuvre à la constitution de cette collection unique. C’est en 1897 que le musée acquiert ses premières momies animales, avec un ensemble de 26 spécimens rapportés de Louxor par Ernest Chantre, alors sous-directeur du musée.

S’ensuivent alors des campagnes de fouilles régulièrement programmées pour le compte du musée et qui permettent la constitution de la collection. Les recherches sont orientées vers les pièces présentant une particularité (forme, motif) en lien avec le monde animal. Jusqu'à sa mort en 1909, avec l'aide de Claude Gaillard, Louis Lortet s’attache à étudier minutieusement les spécimens rapportés de différents sites d’Égypte. Ils publient les résultats de leurs travaux dans trois volumes des Archives du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, ouvrages qui restent encore à ce jour des références incontournables et qui ont largement contribué à la renommée internationale de la collection.

Cette collection se démarque de celles des autres musées à travers le monde à différents points de vue. Sa singularité s’exprime tout d’abord à travers la grande diversité des animaux représentés : crocodiles et musaraignes côtoient béliers, gazelles, hyènes, chats domestiques et sauvages, chiens, renards, babouins, aigles, serpents, poissons, etc., offrant ainsi une vision d’ensemble de la faune momifiée de l’ancienne Égypte.

Les différents états de conservation des spécimens du musée des Confluences participent également à l’originalité de la collection. Ce fonds couvre une large typologie comprenant des momies-ossements, des momies bandelettées, ou encore des momies débandelettées qui, pour ces dernières, révèlent la couleur du pelage ou de la robe, la peau ou le plumage de l’animal.

Les recherches continuent depuis 2013 !

Plus d’un siècle après les travaux de Louis Lortet et de Claude Gaillard, la collection est à nouveau étudiée depuis 2013, avec le programme de recherche MAHES « Momies Animales et Humaines Égyptiennes. Perception de la mort en Égypte ancienne à travers l’étude des animaux sacrés ». L’équipe pluridisciplinaire réunit égyptologues, archéozoologues, médecins, radiologues, vétérinaires chimistes et physiciens.

L’objectif principal de ce projet de recherche vise à appréhender le culte organisé autour des animaux sacrés et sacralisés au sein de la société égyptienne à travers ses pratiques funéraires et rituelles. Afin de répondre à cette problématique, la totalité de la collection a été radiographiée. En parallèle, des analyses de baume de momification et une centaine de datations ont été réalisées.

Dans la lignée de Louis Lortet et du muséum de Lyon, le musée des Confluences mène une politique active de recherche innovante sur ses collections. L’objectif commun du musée et des chercheurs du Programme MAHES est d’approfondir nos connaissances sur ce culte spécifique à l’Égypte ancienne, mais au-delà, il s’agit également de mieux connaître et faire redécouvrir cette prestigieuse collection aux différents publics.

Galerie

Portrait de Louis Lortet
Exposition Espèces, la maille du vivant
© musée des Confluences - Olivier Garcin
L’être humain, un animal symbolique
© musée des Confluences - Antoine Merlet
Infos pratiques

Le musée sera fermé le mercredi 1er mai.