Le fonds Émile Guimet

Identification
Le fonds Émile Guimet est coté en 34J. Il couvre la période de 1852-1920.
Contexte
Émile Guimet, né le 2 juin 1863 et mort le 12 octobre 1918 est un industriel lyonnais et grand collectionneur d'art extra-européen. Son père fait fortune grâce à l'invention d'un bleu outremer synthétique : "le bleu Guimet" à la fin des années 1820 et Émile Guimet reprend l'entreprise familiale en 1860.
Si Émile Guimet est essentiellement connu pour ses activités d’industriel et de collectionneur, il l’est beaucoup moins pour son activité de compositeur. En effet, malgré une production musicale importante, il reste avant tout un amateur. « Pour apprécier équitablement l’œuvre d’un amateur, il ne faut pas la scruter avec les mêmes lunettes que si elle avait été écrite par un Massenet ou un Saint-Saëns, des mains desquels ne doivent sortir que des œuvres parfaites, au moins en ce qui touche la partie technique. » Ce fragment est écrit dans la presse marseillaise le 23 mars 1894, quelques semaines avant la première de l’unique opéra de Guimet, témoignant de la place du compositeur dans la musique de son époque. Ce fragment est écrit dans la presse marseillaise le 23 mars 1894, quelques semaines avant la première de l’unique opéra de Guimet, témoignant de la place du compositeur dans la musique de son époque.
Si l’ensemble de la production d’Émile Guimet gravite essentiellement autour de la musique vocale, elle touche cependant tous les genres de son époque – à l’exception de la musique purement symphonique, l’orchestre étant toujours présent au travers d’œuvres vocales. Dans son œuvre, on retrouve donc un opéra sur un livret d’Ernest d’Hervilly, Taï-Tsoung (1894), plusieurs oratorios profanes pour chœur, solistes et orchestre, il y a également des pièces pour chœur, dont principalement des chœurs d’hommes, des mélodies pour voix et piano et quelques œuvres de musique de chambre, pour de petits effectifs instrumentaux. Les œuvres musicales d’Émile Guimet sont des témoins directs des différents voyages qu’il a pu effectuer au cours de sa vie. Par exemple, le premier voyage en Espagne (1862) donne lieu, la même année à la composition des Croquis espagnols pour piano (publiés chez Flaxland à Paris). De la même façon, le voyage en Egypte au milieu des années 1860 est sans doute à l’origine du poème symphonique Les Djinns, créé en 1871. Il emprunte le texte de cette œuvre à Victor Hugo, dans Les Orientales (1e éd. 1829). Ainsi sa musique est, dès le départ, fortement marquée par l’orientalisme. Taï-Tsoung naîtra à la suite du « tour du monde » qu’il fait à partir de 1876.
Description du fonds
Ce fonds révèle tous les aspects de l’activité de compositeur d’Émile Guimet. On y trouve en premier lieu des documents de travail, c’est-à-dire esquisses, manuscrits et partitions inachevées. On y trouve également des partitions manuscrites de copistes, le plus souvent destinées à l’exécution et comprenant, pour la plupart, des annotations des interprètes. Il y a aussi des exemplaires des éditions de certaines partitions. Pour finir, il y a quelques documents annexes, comme des étiquettes commerciales (liées à l’activité industrielle de la famille Guimet), des projets de costumes et de décors pour l’opéra Taï-Tsoung, quelques affiches de concerts, des publications écrites, ainsi que quelques fragments de correspondance et de quelques photographies.
Le fonds Émile Guimet s’organise par genres musicaux, et à l’intérieur de chaque genre, par œuvre. La dernière partie contient des documents non-exclusivement musicaux.