Statue figurant une mère et son enfant agbara

 Désir d’art la collection africaine Ewa et Yves Develon
Objet emblématique de la collection Ewa et Yves Develon, cette statue remarquable par sa taille et provenant du Nigeria était exposée jusqu’à présent dans l'exposition permanente Espèces, la maille du vivant. Elle rejoindra l'exposition Afrique, mille vies d'objets le 9 juin prochain.

L'objet

Remarquable par sa taille, plus grande que nature, et ses harmonieuses disproportions, cette statue provient d'un sanctuaire de la région d’Owerri, située dans la partie sud du pays igbo (sud-est du Nigeria). Il est impossible, hors contexte, de déterminer avec précision quelle divinité est figurée. Elle pourrait personnifier Ala, déesse de la Terre, mais également une des divinités des rivière. Les statues de « maternité » font écho aux préoccupations liées à la conception, à la grossesse et à la naissance d’un enfant.

carte nigeria

Son usage

Placée sur un autel, lieu de rencontre entre le monde visible et invisible, elle était entourée d’éléments médicinaux ou de symboles de puissance. D’autres statues de divinités l’accompagnaient, dont son époux, ses enfants et ses serviteurs, formant ainsi une véritable famille.

Pour éviter le déséquilibre engendré par la position latérale de l’enfant, le bras gauche de la statue n’est pas matérialisé, au profit de l’enfant qui figure le pendant au bras droit. La tête est haute, pour être dégagée de l’enfant. Visuellement, si le bras avait été matérialisé, tout aurait été trop lourd, aurait manqué d’harmonie.

Yves Develon, collectionneur

Les statuettes sur le territoire Igbo

Ces statues répondaient aux critères de beauté de la région (le cou annelé, par exemple) et adoptaient les signes ostentatoires des personnes de haut rang, comme les colliers en dents de léopard ou les chevillères en ivoire.

Sur l’ensemble du territoire occupé par les Igbo, des sanctuaires et des autels étaient édifiés partout où cela semblait nécessaire — carrefours, marchés, places de village — en l’honneur de divinités liées à la nature (terre, ciel, tonnerre, soleil, forêt) ou à des éléments locaux (les quatre jours de la semaine igbo, la guerre). Dans certains sanctuaires de la région, des statues d’animaux (chien, bélier, python) prenaient également place en tant qu’intermédiaires avec les dieux. Ces divinités étaient honorées par des prières et des sacrifices visant à garantir la santé, la fertilité des champs, la cohésion et la prospérité de la communauté.

Galerie

 Désir d’art la collection africaine Ewa et Yves Develon
©musée des Confluences - Olivier Garcin
 Désir d’art la collection africaine Ewa et Yves Develon
©musée des Confluences - Olivier Garcin
 Désir d’art la collection africaine Ewa et Yves Develon
©musée des Confluences - Olivier Garcin
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Statue figurant une mère et son enfant agbara
©musée des Confluences - Pierre-Olivier Deschamps / VU'
Statue figurant une mère et son enfant agbara
©musée des Confluences - Pierre-Olivier Deschamps / VU'