Une histoire façonnée par les siècles

Vue d’ensemble de la grande salle du Muséum d’histoire naturelle de Lyon, depuis la galerie (1920-1960)
Le musée des Confluences fête cette année son 10e anniversaire mais son histoire et celle de ses collections remontent au 17e siècle. Découvrez au fil des semaines les personnalités qui ont participé à forger l’identité du musée tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Claude Jourdan (1803-1873) : La découverte du mammouth de Choulans

Que serait le musée des Confluences sans l’emblématique mammouth de Choulans ? Zoom sur Claude Jourdan qui l’a découvert en 1859.

Nommé en 1832 à la tête du Muséum, Claude Jourdan est zoologiste, médecin de formation puis paléontologue à partir des années 1840. Il voyage en France et en Europe et acquiert au gré de ses déplacements de nombreux fossiles. C’est à 2km du musée des Confluences qu’il découvre, dans la montée de Choulans, le squelette du pachyderme, à une époque où seuls deux autres mammouths sont exposés en Europe. Claude Jourdan l’identifie comme étant d’une nouvelle espèce de par sa taille et le surnomme l’« intermedius ».
Le colosse de 120 000 ans devra attendre 13 ans avant d’être reconstitué faute de budget pour le restaurer et le monter. Claude Jourdan avait entrepris des travaux pour doubler la surface du Palais Saint-Pierre, jugé trop exigu pour accueillir les collections qu’il ambitionnait d’enrichir. Si les travaux ne permettent pas d’exposer le mammouth, c’est l’occasion d’organiser le Palais en sections, roches et minéraux occupant le premier étage, anatomie et zoologie étant au second.

Louis Lortet (1836 – 1909) : Observer le monde grâce à toutes les sciences

Nommé directeur du Muséum d’histoire naturelle de Lyon en 1870, Louis Lortet a pour mission de remettre en état les collections. Sa capacité à lever des fonds lui permet notamment de financer le montage du mammouth de Choulans ou l’acquisition d’un mégacéros.
Pourtant, son regard pluridisciplinaire sur le monde a peut-être tout autant marqué l’histoire du musée. Médecin, soldat, alpiniste… Non content d’être spécialiste de la physiologie humaine, il obtient un doctorat en physiologie animale. Lorsqu’il observe le monde, il s’intéresse au vivant dans son ensemble.
Aussi, lorsqu’il se rend en Grèce, en Syrie ou en Turquie, il convoque sur ces terrains d’étude la paléontologie, la zoologie, la géographie et l’histoire, l’ethnologie et la médecine. Mandaté par le musée du Caire pour étudier la faune égyptienne, sa mission de recherche s’étend sur 6 ans et permet, entre autres, les découvertes exceptionnelles de statuettes d’hommes barbus prédynastiques (3 900 – 3 300 avant notre ère) et l’étude d’une des plus importantes collections de momies animales au monde.

Claude Gaillard (1861 – 1945) : Faciliter la compréhension des visiteurs

Claude Gaillard est un homme de la fin du 19e siècle dont la vie fut d’abord celle d’un militaire. Revenu à la vie civile et préparateur au Muséum d’histoire naturelle, Louis Lortet, alors directeur, l’incite à se réinventer en reprenant ses études à plus de 30 ans. Fraichement diplômé et mandaté par l’Instruction publique, Claude Gaillard accompagne Lortet en Égypte pour étudier sa faune. Ensemble, ils publient à six reprises sur les momies animales, jusqu’à ce que Claude Gaillard soit reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes d’oiseaux fossilisés.
Directeur du Muséum de 1909 à 1938, il organise le délicat transfert des collections d’histoire naturelle du Palais Saint-Pierre jusqu’à l’ancienne patinoire du Boulevard des Belges. Soucieux de l’intérêt du public, il s’emploie à améliorer la présentation de ces objets, grâce à l’organisation en espaces spécialisés comme : la salle de paléontologie, la galerie d’anatomie comparée, de préhistoire, etc.

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