Le musée sous l’œil des photographes

Musée des Confluences vu depuis le parc de Gerland
Nouveauté en librairie : Le Musée des Confluences, un monde vivant. Découvrez un ouvrage qui fait la part belle à la photographie.

Pour célébrer ses dix ans, le musée des Confluences raconte dans cet ouvrage les choix qui ont participé à en faire un lieu de vie, un monde vivant. Il a fait appel au photographe Pierre-Olivier Deschamps pour dresser le portrait, entre ville et nature, de ce bâtiment aux multiples facettes et à Philippe Somnolet pour révéler ceux qui habitent ce lieu et s’y mettent en scène. Mais comment ont-ils appréhendé les lieux et ses occupants ?

À Pierre-Olivier Deschamps

Comment avez-vous appréhendé ce bâtiment aux multiples facettes avec votre appareil photographique ?

J’ai souhaité mener ma campagne photographique en mélangeant les distances par rapport au musée. De l’intérieur, de près, de loin voire de très loin depuis Fourvière ou des rives les plus éloignées du Rhône et de la Saône. Et aussi ce que l’on voit du musée en s’en servant comme d’un promontoire vers la ville. En sus des lumières diurnes j’ai profité de celles de l’aube, du crépuscule ou de la nuit pour compléter cette approche atmosphérique et créer je l’espère quelques surprises visuelles.

Situé au confluent du Rhône et de la Saône, le musée s’intègre dans un paysage entre ville et nature, de quelle manière avez-vous souhaité témoigner de cet environnement ?

Pour comprendre la presqu’île du musée bordée des deux fleuves, un point de vue plongeant des hauteurs de la colline boisée de la Mulatière s’est vite imposé vers l’amont. Puis en regardant vers l’aval au lieu même de la confluence de la Saône et du Rhône entre ciel et eau, en observant le mélange des eaux et parfois de leur couleur changeante, ce territoire fragile qui tourne le dos à la ville m’est apparu comme le symbole le plus évident de son inscription suspendue dans le paysage naturel.

À Philippe Somnolet

Sous l’objectif de votre appareil, la vie qui se déroule aux alentours du musée des Confluences se dévoile. Comment la qualifieriez-vous ?

La vie que l’on voit s’installer avec ce bâtiment étonnant tient à ses qualités matérielles si particulières. Une grande surface très lisse, un large espace couvert, des miroirs, et une forme architecturale hors norme qui n’évoque qu’elle-même. C’est cet ensemble qui attire à lui, comme tirées de la ville, une flopée de performances artistiques. On s’exerce ou on assiste, c’est une sorte de lieu de spectacle autonome. L’architecture, par ses recoins moins exposés où il est plus facile d’expérimenter, par cette grande protection, l’ouverture sur le paysage et le décor, est une invitation pour les formes légères de l’existence et une oisiveté très nourrie de la poésie des autres.

La diversité des personnes et des activités réunies aux abords du musée témoigne d’un véritable attachement au lieu. Le musée est-il, à votre avis, devenu un lieu emblématique de la ville au fil du temps ?

La ville s’est construite de façon très intriquée avec ses fleuves. Avec l’ouverture des berges, on percevait déjà le magnétisme que des éléments si forts exercent sur nous. En bâtissant jusqu’à la Confluence, la ville parachevait en quelque sorte un geste très originel. Le mouvement qui emmène les gens à l’eau, semble naturellement, les conduire dans le sens du courant jusqu’à cette extrémité. On assiste d’ailleurs à un ballet un peu erratique qui conduit les promeneurs jusqu’à cet endroit où la berge plonge entre les fleuves. Ils restent un instant et repartent, un geste sans plus de sens, que la nécessité d’être accompli.

Biographies

Pierre-Olivier Deschamps

Photographe et membre de l’agence VU’ depuis 1986, il se consacre plus particulièrement à l’architecture, au paysage urbain, au design et à l’artisanat d’art, sous toutes leurs formes, quelles qu’en soit le style, l’usage ou l’état. L’acuité de son regard et sa maîtrise des techniques lui permettent de dépasser les contraintes de la représentation et d’en souligner les enjeux, au-delà de la simple captation photographique.

Philippe Somnolet

Anthropologue, il s’intéresse particulièrement au territoire, et aux relations aux milieux. Il enseigne l’ethnographie notamment dans l’architecture et la transition écologique. Photographe membre du Collectif item, il travaille à travers ses reportages, des résidences et des projets collectifs à documenter l’époque. Dernier projet en cours Apogée, ou le récit de nos sociétés en inventaire, traversées par la crise environnementale.

Le concours photo « Mon musée »

Son architecture unique, les reflets dans ses bassins au rez-de-chaussée, son imbrication dans les réseaux autoroutiers et fluviaux ont fait du musée un monument photographié sous toutes ses facettes, dont l’image est largement diffusée sur les réseaux sociaux. Nombreux sont les visiteurs à jouer les photographes, tantôt cherchant le meilleur angle à l’aplomb d’un pilier, tantôt dans une torsion cervicale en parfaite contreplongée. C’est pour tous ces photographes amateurs, amoureux des lieux qu’un concours Instagram a été organisé. Sept lauréats ont été choisis.

Rendez-vous sur notre compte Instagram pour découvrir les photos des lauréats !

Gallery

Musée des Confluences
© musée des Confluences - P.O. Deschamps Agence VU'
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© musée des Confluences - P. Somnolet collectif Item
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© musée des Confluences - P. Somnolet collectif Item